PREMIERE ETAPE : NOIRETABLE – STRASBOURG

PREMIERE ETAPE : NOIRETABLE – STRASBOURG

L’étape en chiffre :
9 jours, du 14 au 22 avril.
671 Kms, 100 de plus que prévus.
41h15 de selle, et un peu mal aux fesses.
7 départements traversés : Loire/Saône et Loire/Jura/Haute Saône/Vosges/Haut Rhin/Bas Rhin ; et autant de différents paysages qui les caractérisent.

Le lendemain du départ j’enchaîne pour une étape vallonnée au cœur de la Saône et Loire. Quelques averses, histoire de tester le matos de pluie. Sous une averse, la situation n’est pas trop inconfortable. Je n’ai par contre pas essayé la pluie non-stop toute une journée ; mais je ne suis pas pressé de la faire !
Les petites vallées de Saône et Loire sont charmantes, très vertes avec de beaux corps de fermes caractéristiques. Passage à Cluny, village touristiques de caractère avec sa célèbre abbaye. Mon ami Seb me rejoint le samedi soir pour faire l’étape du dimanche ensemble. Cette étape : Cluny / Chalon sur Saône suie la voie verte. Une ancienne voie ferrée goudronnée pour les cyclistes, rollers et piétons. Quel bonheur de rouler à l’écart des voitures. Cette voie traverse pleins de villages de charme comme Taizé connu pour sa communauté Chrétienne. Le soir je quitte Seb pour continuer seul … comme une deuxième départ. Depuis 10 ans nous avons effectué tous nos raids ensembles. Nos routes ont divergé, l’heure est venue d’une aventure en solitaire.
Ensuite je continue en laissant la Bourgogne pour la Franche Comté en arrivant à Dole. Les grandes étendues céréalières vallonnées prennent le pas sur les petites parcelles d’élevage. Je bivouac dans un village tranquille nommé Ray/Saône, qui comme son nom l’indique, est en bordure de Saône. J’emprunte toujours des petites routes départementales, voir des communales, et traverse plusieurs « village franc comtois de caractère », indiqués comme tel. J’ai traversé la partie ouest du Jura qui est peu vallonnée. Je retrouve enfin de plus forts dénivelés en Haute Saône. Les petites routes sinuent dans de belles forêts de feuillus en s’approchant des Vosges.

Etape de « LA SCHLUCHT », jeudi 20 avril.

Ce matin j’emprunte malgré moi une nouvelle voie verte à Remiremont. C’est en demandant mon chemin à un ancien du village qu’il me répond :
Tu ne veux pas te perdre ?
Ben non !
Et bien tu suis la verte.
Tout au cours de la discussion, je lui glisse que je compte passer par le col de Schlucht. Et là l’ancien me parait interloqué.
Mais c’est que y a des cols plus faciles pour passer chez nos cousins les alsaciens.
Ah bon c’est si dur que ça ?
Ben oui, et il y a 2 semaines y avait encore 2 m de neige sur la route des crêtes.
Je continue mon chemin sur la fameuse verte en me demandant si le choix de ce col était vraiment une bonne idée. Un peu plus loin je croise un triathlète qui me dit :
Non la Schlucht c’est pas dur : 15 Kms à 10% » !!? .
La notion de difficulté est très relative. Avec mon vélo de 45 kg et ma petite semaine d’entraînement je commence à vraiment redouter ce col. Vu que je n’ai pas de carte routière embarquée et que mon road book a été défini à l’avance, je suivrai mon itinéraire et gravirai la Schlucht.
Mais savez vous que dans le discours, les vosgiens sont très proches des marseillais (tout du moins ceux que j’ai rencontré) ?
Et heureusement pour moi ! Je n’ai vu aucun passage à 10%. La portion de montée la plus raide faisait maxi 8 kms. Et il n’y avait que 50 cm de neige au sommet.
La montée s’est relativement bien passée. La descente était bien fraîche. J’ai trouvé un magnifique bivouac dans la vallée face aux montagnes enneigées. Heureusement que j’ai fais ce col car j’en aurais plus jusqu’en Norvège.


C’est le lendemain ; en roulant avec un cycliste local, que j’apprends que je me suis trompé de direction au col de la Schlucht. La route que je devais emprunter faisait office de piste de ski de fonds encore enneigée. Vu qu’il n’y avait qu’une seule route déneigée, la question de l’itinéraire ne m’a pas effleuré l’esprit. C’est comme cela que j’ai fait 40 Kms et un col supplémentaires par rapport à l’itinéraire prévu. A l’avenir, je détaillerai d’avantage mon road book pour éviter ce genre d’erreur.
Je suis maintenant en Alsace. Les maisons à colombages et les noms de bled incompréhensibles sont désormais de la partie. Lorsque je demande ma route, je suis obligé de noter (en phonétique) les noms des villages à traverser pour les retenir. Une bonne préparation pour l’Allemagne !

J’arrive enfin à Strasbourg en longeant le canal Rhin/Rhône après 9 jours de vélo sans pose. Je reste à Strasbourg 2 jours chez mon frère Julien pour un repos bien mérité. La dégustation de bières artisanales et de tartes flambées remet bien d’aplomb.
J’achète une tente toute neuve. Celle avec laquelle je suis partis, vielle de 10 ans, avait pris l’eau une nuit sans pluie, juste avec la rosée matinale. Je vais pouvoir affronter les pluies norvégiennes. J’allège un peu plus mon vélo en sélectionnant l’indispensable du pas vraiment utile. Mais je n’ai pas de balance pour vous annoncer le résultat de ce régime. Je reconstitue ma bibliothèque ambulante et me prépare pour un nouveau départ … vers l’étranger.

Prochaine étape : Amsterdam en passant par l’Allemagne et la Belgique. Vive les moules frites et la bière!

Ci après, quelques photos du départ, plus sérieuses que les précédentes.